Il y a moins d’un siècle, les villes et les campagnes nos Pays de France résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C’était le fameux « parler» de nos aïeux, une petite musique que rehaussait le non moins fameux roulement de « r ». Des « r » de famille, assurément, car ce patois était la langue de « chez soi » que les instituteurs de la République interdisaient de parler à leurs élèves, au besoin à coups de règle sur les doigts !
Ce parler traditionnel, immémorial, à la saveur pittoresque, s’est progressivement éteint au cours du siècle écoulé. Les langues, on le sait, ne sont pas une matière inerte, figée. Elles naissent, rayonnent, évoluent et parfois dépérissent. Elles quittent alors le domaine du vivant pour entrer dans celui du patrimoine. Comme tel, il convient de les préserver, de les sauvegarder, faute de quoi elles seront à jamais perdues. La collection des Petit Dictionnaire des expressions illustrées de Bruno Heckmann s’insère dans cette vaste et précieuse entreprise, à sa manière, modeste et instructive. Modeste, car l’opuscule ne prétend pas à l’exhaustivité ; instructive, car la variété des thèmes abordés – de la vie domestique aux travaux des champs et des vignes, de la flore et la faune aux petits métiers – fait revivre un quotidien révolu, sans jamais tomber dans une nostalgie pleurnicharde. D’autant plus que certaines de ces expressions, telles des rescapées d’un monde perdu, sont encore bien vivantes dans le langage courant ! Ne se désole-t-on pas toujours d’avoir beugné la voiture ou queuté son examen…
Écrit d’une plume vive volontiers empreinte d’humour, à l’image des illustrations qui agrémentent l’ouvrage, cette collection de dictionnaires est à mettre entre les mains de toutes les générations. Les plus anciennes y retrouveront, telle une madeleine de Proust, un peu de leur jeunesse ; et les plus jeunes, une partie de ce qui fonde l’identité de leur Pays.
« J’y ai donné un lait de poule à cause qu’il était tout mouillé de chaud » ; « Verse les cacaus dans la padelle » ; « Fouchtra ! C’te arsouille est fin coufle ! » ; « Eh les drôles, vous préférez un milliard ou une pompe aux pommes ? » Vous n’y comprenez pas grand-chose ? C’est normal !
« J'vais te servir des treuffes » ; « Lavoù qu'tu vas, gôné comme un pangniâ ? ». Il y a moins d’un siècle, les villes et les campagnes de Bourgogne résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C’était le fameux « parler bourguignon» de nos aïeux, une petite musique que rehaussait le non moins fameux roulement de « r ». Des « r » de famille, assurément, car ce patois était la langue de « chez soi » que les instituteurs de la République interdisaient de parler à leurs élèves, au besoin à coups de règle sur les doigts !
« Je me suis empiagé dans l’éclape» ; « j’suis blet, j’vais marcher tout de bizingoin pour rentrer à la maison. » Le Petit dictionnaire des Expressions Dauphinoises – Tome 1 de Christian Perrin-Toinin est devenu un véritable best-seller que l’on possède dans les familles dauphinoises. L’auteur ne se contente pas de compiler les mots et expressions dauphinoises mais il les explique et les replace dans leur contexte.
Avec toujours plus d’expressions collectées par Christian Perrin-Toinin, « Depuis qu’il sort avec Louise, Germain s’asperge de sent-bon pire qu’une femme ! » ; « Le frère du Louis est une vraie tiape : il a des bras comme mes cuisses ! » ; « Il lui a fallu trois assiettes de purée de patates pour être emboqué. »….ce parler traditionnel est entré dans celui du patrimoine. Comme tel, il convient de les préserver, de les sauvegarder, faute de quoi elles seront à jamais perdues. Le nouveau petit dictionnaire des expressions Dauphinoises de Christian Perrin-Toinin s’insère dans cette vaste et précieuse entreprise, à sa manière, modeste et originale.
« J'ai pas de voïlle ce matin » ; « Oublie pas ta biasse ! » ; « La trapanelle est allée à biaou » ; « Tu t'es maï empégué au bistrot, espèce d'arsouille » ; « Il me fait flique ce couratier, j'l’ai envoyé à dache ! ». Il y a moins d’un siècle, les villes et les campagnes des Hautes-Alpes résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C'était le langage courant propre à nos campagnes et c'est aujourd'hui une partie de notre histoire et de notre patrimoine culturel.
« Faudra enclapler la daille avant de faner » ; « C'tantôt, on va caver la rabasse » ; « Oh fatche ! L'René passe son temps à courir le guilledou. Un vrai courate ! ». Il y a moins d’un siècle, les villes et les campagnes de la Drôme résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C’était le fameux patois de nos aïeux, cette langue de « chez soi » que les instituteurs de la République interdisaient de parler à leurs élèves, au besoin à coups de règle sur les doigts !
« Ben voilà, à force de m’verser des rincettes, chui en riolle ! » ; « N’t’énerve pas pour ça, c’est juste des dire-à-rien ! » ; « L’facteur s’est encore fait niaquer les mollets par le chien du voisin. » ; « Après nous avoir lavés et séchés, ma mère nous frictionnait avec du sent-bon. »; « Quel arcandier, ce maçon ! Vu le résultat, j'aurais pu le faire tout seul ! ». Il y a moins d’un siècle, les villes et les campagnes du Val de Loire résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C'était le langage courant propre à nos campagnes et c'est aujourd'hui une partie de notre histoire et de notre patrimoine culturel.
« Il est tombé une de ces rabasses, on est rentrés gaugés ! » ; « J'me suis fait enlever un marteau qui m'faisait gros du mal » ; « Avant d'aller faire les foins, il faut enchapler la dai ». Il y a moins d’un siècle, les campagnes comtoises résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C’était le fameux « parler comtois » de nos aïeux, une petite musique que rehaussait le non moins fameux accent comtois. Une langue de « chez soi » que les instituteurs de la République interdisaient de parler à leurs élèves, au besoin à coups de règle sur les doigts !
Avec toujours plus d’expressions collectées par Bruno Heckmann, « L’ bangard est un peu haltata » ; « Mets tes chnobottes si tu vas luger » ; « L’René, c’est mon parrain de paille » ; « Fais-moi un schmoutz, enlève tes schlappes et file au schloff… » ; « C’tantôt, on est allés aux brimbelles… » ; « La mirabelle, c’est santif ! » ; « Arrête d’hachepailler comme un Alsacos ! »….ce parler traditionnel est entré dans celui du patrimoine. Comme tel, il convient de les préserver, de les sauvegarder, faute de quoi elles seront à jamais perdues. Le nouveau petit dictionnaire des expressions Lorraines de Bruno Heckmann s’insère dans cette vaste et précieuse entreprise, à sa manière, modeste et originale.
« Mets-y voir une goutte avant que je prenne du souci » ; « L'Toine, il a mè une nouvelle bonne amie, quel couratier ! » ; « A cause de c'te pâtioque, mes grolles sont toutes coffes… » ; « J'passerai c'tantôt te donner la main pour foiner » ; « Le sagatti s'en vient saigner le caïon » : il y a moins d'un siècle, les villes et campagnes de nos pays de Savoie résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n'était pas vraiment une langue étrangère, mais ce n'était pas non plus celle du dictionnaire. C'était la langue de « par chez nous », savoureuse et pittoresque, nourrie de multiples influences, pleine de tournures saugrenues, de mots de patois et d'argot, d'expressions imagées, de déformations et de contre-sens par rapport au français officiel…
« Elles sont pétafinées ces pastenailles, bougre d'estafier ! » ; « A la vogue, des padgèls se sont encore bigornés avec des rayols » ; « L'Claude, il me fait flique avec ces histoires de courate, j'l'ai envoyé à dache... ». Il y a moins d’un siècle, les villes et les campagnes de l'Ardèche résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C’était le fameux patois de nos aïeux, cette langue de « chez soi » que les instituteurs de la République interdisaient de parler à leurs élèves, au besoin à coups de règle sur les doigts !
Il y a moins d’un siècle, les villes et les campagnes nos Pays de France résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C’était le fameux « parler» de nos aïeux, une petite musique que rehaussait le non moins fameux roulement de « r ». Des « r » de famille, assurément, car ce patois était la langue de « chez soi » que les instituteurs de la République interdisaient de parler à leurs élèves, au besoin à coups de règle sur les doigts !
Ce parler traditionnel, immémorial, à la saveur pittoresque, s’est progressivement éteint au cours du siècle écoulé. Les langues, on le sait, ne sont pas une matière inerte, figée. Elles naissent, rayonnent, évoluent et parfois dépérissent. Elles quittent alors le domaine du vivant pour entrer dans celui du patrimoine. Comme tel, il convient de les préserver, de les sauvegarder, faute de quoi elles seront à jamais perdues. La collection des Petit Dictionnaire des expressions illustrées de Bruno Heckmann s’insère dans cette vaste et précieuse entreprise, à sa manière, modeste et instructive. Modeste, car l’opuscule ne prétend pas à l’exhaustivité ; instructive, car la variété des thèmes abordés – de la vie domestique aux travaux des champs et des vignes, de la flore et la faune aux petits métiers – fait revivre un quotidien révolu, sans jamais tomber dans une nostalgie pleurnicharde. D’autant plus que certaines de ces expressions, telles des rescapées d’un monde perdu, sont encore bien vivantes dans le langage courant ! Ne se désole-t-on pas toujours d’avoir beugné la voiture ou queuté son examen…
Écrit d’une plume vive volontiers empreinte d’humour, à l’image des illustrations qui agrémentent l’ouvrage, cette collection de dictionnaires est à mettre entre les mains de toutes les générations. Les plus anciennes y retrouveront, telle une madeleine de Proust, un peu de leur jeunesse ; et les plus jeunes, une partie de ce qui fonde l’identité de leur Pays.