Honoré de Balzac évoque la Savoie dans son roman
Un passage important de La Peau de chagrin, roman d’Honoré de Balzac (1799-1850), concerne Aix-les-Bains, où l’écrivain s’est rendu en 1832. Lors de l’édition de 1835 (la quatrième), un long passage sur la célèbre ville d’eaux a été rajouté à la première édition, datant de 1831. Originaire de Touraine, l’écrivain parle en homme des plaines, s’émerveillant de la variété alpine…
On sait qu’il fut un grand défenseur de la tradition monarchique. En Savoie, il le manifeste en évoquant « l’abbaye mélancolique de Haute-Combe, sépulture des rois de Sardaigne prosternés devant les montagnes comme des pèlerins arrivés au terme de leur voyage. » Peu de temps auparavant, en effet, le roi Charles-Félix, très attaché aux symboles traditionnels, avait réhabilité le « Saint-Denis de la Maison de Savoie » ; il y fit d’ailleurs placer sa propre dépouille.
Le séjour du héros, Raphaël, à Aix, est marqué par l’hostilité que lui vouent les autres baigneurs. Il doit finalement se battre en duel avec un jeune aristocrate à qui on a secrètement demandé de le provoquer puis de le tuer ; au cas où Raphaël l’emporterait sur son adversaire, se disait-on, la loi le contraindrait de toute façon à quitter la Savoie. Le duel a lieu au bord du lac. Or, muni de sa peau magique d’onagre oriental (dont « chagrin » est l’ancien nom), Raphaël peut faire dévier sans peine la balle de son adversaire, pourtant un tireur d’élite. Tout au contraire, lui-même n’a pas besoin de viser pour triompher.
Il vous faudra lire le roman pour en connaître le dénouement, mais c’est au bord du lac du Bourget que les pouvoirs les plus extraordinaires de la peau se seront manifestés !
R. M.
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