Description
Il y a moins d’un siècle, les campagnes dauphinoises résonnaient encore au rythme fleuri de leur propre parler. « Je me suis empiagé dans l’éclape» ; « j’suis blet, j’vais marcher tout de bizingoin pour rentrer à la maison. » Ce n’était pas une langue étrangère, mais ce n’était pas non plus le français du dictionnaire. C’était le fameux patois de nos aïeux, une petite musique que rehaussait le non moins
fameux accent dauphinois. Une langue de « chez soi », que les instituteurs de la République interdisaient de parler à leurs élèves, au besoin à coups de règle sur les doigts !
Ce parler traditionnel, immémorial, s’est progressivement éteint au cours du siècle écoulé. Les langues, on le sait, ne sont pas une matière inerte, figée. Elles naissent, rayonnent, évoluent et parfois dépérissent. Elles quittent alors le domaine du vivant pour entrer dans celui du patrimoine. Comme tel, il convient de les préserver, de les sauvegarder, faute de quoi elles seront à jamais perdues. Le petit dictionnaire ethnologique du parler dauphinois de Christian Perrin-Toinin s’insère dans cette vaste et précieuse entreprise, à sa manière, modeste et originale. Modeste, car l’opuscule ne prétend pas à l’exhaustivité. Original, car l’auteur ne se contente pas de compiler les mots et expressions que, enfant, il entendait dans la bouche de ses parents et de ses grands-parents. Mais il les explique et les replace dans leur contexte, faisant ainsi resurgir un monde rural désormais révolu. Le temps où bringuer ne signifiait pas faire la fête mais… vider la fosse à purin !
Accessible, dénué de toute nostalgie pleurnicharde, Le dictionnaire des Expressions Dauphinoises se déguste telle une madeleine de Proust, permettant de retrouver le plaisir des mots d’une langue largement tombée dans l’oubli, mais riche de sa propre histoire.
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