Description
Ce parler traditionnel, immémorial, à la saveur pittoresque, s’est progressivement éteint au cours du siècle écoulé. Les langues, on le sait, ne sont pas une matière inerte, figée. Elles naissent, rayonnent, évoluent et parfois dépérissent. Elles quittent alors le domaine du vivant pour entrer dans celui du patrimoine. Comme tel, il convient de les préserver, de les sauvegarder, faute de quoi elles seront à jamais perdues. Le Petit Dictionnaire des Expressions Ardéchoises illustrées de Bruno Heckmann s’insère dans cette vaste et précieuse entreprise, à sa manière, modeste et instructive. Modeste, car l’opuscule ne prétend pas à l’exhaustivité ; instructive, car la variété des thèmes abordés – de la vie domestique aux travaux des champs et des vignes, de la flore et la faune aux petits métiers – fait revivre un quotidien révolu, sans jamais tomber dans une nostalgie pleurnicharde. D’autant plus que certaines de ces expressions, telles des rescapées d’un monde perdu, sont encore bien vivantes dans le langage courant ! Ne dit-on pas encore fréquemment « ça pègue » à la place de « ça colle » ?
Écrit d’une plume vive volontiers empreinte d’humour, à l’image des illustrations qui agrémentent l’ouvrage, ce dictionnaire est à mettre entre les mains de toutes les générations. Les plus anciennes y retrouveront, telle une madeleine de Proust, un peu de leur jeunesse ; et les plus jeunes, une partie de ce qui fonde l’identité ardéchoise. Allez zou, bonne lecture
bédigas : simplet, idiot, benêt. « C’est bien des bédigas ces touristes ! L’autre jour, y’en a un qui m’a demandé où se trouvait la gare de Privas… » Le qualificatif est employé par l’écrivain ardéchois dans son roman Le Père Bacchus, paru en 1927 : « Il parle comme un tambour crevé, mais c’est un brave bédigas ». Syn. : taberlo.
larmuze : lézard. « Le muret est caffi de larmuzes ».
subler : siffler. « Et j’entends subler le train ».
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.