Le château de Ventadour en Ardèche

Vue du château de Ventadour à Pont-de-Labeaume en 1921

Ces silhouettes de ruines dévorées par la végétation ne donnent qu’une piètre idée de ce que fut le château-fort de Meyras, plus tard rebaptisé château de Ventadour. Le sommet de cet éperon rocheux dominant le confluent des vallées de l’Ardèche et de la Fontaulière, non loin de celui de l’Ardèche et du Lignon, et au carrefour de routes reliant la Méditerranée et la vallée du Rhône au Massif Central, fut de tout temps un poste de guet de premier choix, que Jules César lui-même aurait utilisé.

L'histoire du château de Ventadour

Les débuts de l’édification du château de Ventadour

Mais il semble que la construction primitive du château ne remonte qu’à la fin du XIIe siècle, et qu’on en ait d’abord érigé le solide donjon carré. Une tour carrée s’y ajouta, contenant deux vastes salles voûtées. Lentement, au fil des siècles, le château prit forme : d’abord on s’attacha à améliorer sa fonction militaire ; puis on songea à le destiner à l’habitation. Ainsi au XIVe siècle fut ajoutée une seconde tour carrée, surmontée de deux échauguettes.

 

L’aboutissement d’un joyau d’histoire

Il aurait eu son aspect définitif à la fin du XVIe siècle : l’ensemble était ceint d’une première ligne de défense, percée seulement de trois portes, et doublée côté sud d’un second rempart dont l’unique porte d’entrée était à assommoir, de façon à défendre le pont-levis qui préservait les bâtiments d’habitation.

 

Les habitants du château de Ventadour ?

La construction du château aurait été initiée par la famille de Solignac à qui appartenait le fief de Meyras. Par le jeu des héritages, voilà que Louis de Lévis en est propriétaire quand il épouse, en 1492, Blanche de Ventadour, et prend le nom de Lévis-Ventadour. D’où le nouveau nom de leur demeure.

Un tel bâtiment devait être d’un entretien difficile et de peu de confort. Aussi cessa-t-il, vers la moitié du XVIe siècle, d’être habité par ses propriétaires. Il se délabra donc rapidement : ce mauvais état est attesté par un inventaire de 1673. Il fut néanmoins confisqué et vendu en 1794 comme bien d’émigré (1).

Il servit beaucoup de carrières de pierres. Néanmoins il fut encore plusieurs fois revendu, et depuis un demi-siècle il fait l’objet d’une restauration et renaît magnifiquement de ses ruines.

Marie-Georges Lamarque

 

(1) Après 1789, nombre de personnes opposées à la Révolution quittèrent la France, et en 1792 une loi ordonna la confiscation de leurs biens.

Découvrez les joyaux du patrimoine historique Ardéchois

Dans l’Almanach de l’Ardèche, édition 2020

L’éphéméride, la culture, le patrimoine, les événements … Tout cela réunit dans un seul livre !

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *