Pierre-Isaac Poissonnier naît à Dijon le 5 juillet 1720. A vingt-trois ans, il est reçu docteur après avoir soutenu plusieurs thèses en latin, la première portant sur le cidre qui, pour lui, est plus salutaire que le vin. Désormais… il va soigner !

En 1746, il obtient un poste de professeur de chimie au Collège de France. La chimie n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Son langage consolant inspire du courage aux malades. On lui fait confiance même si ses remèdes sont curieux.

10 ans plus tard, après avoir voyagé en Russie, et à son retour en France, Poissonnier reprend ses cours et ses diverses expériences. Depuis la conquête du nouveau monde, les mêmes questions se posent : Comment emmener assez d’eau pour toute la durée des voyages ? Comment conserver l’eau sans qu’elle soit contaminée et occasionne des épidémies ? Depuis plus de cent ans les scientifiques cherchent des solutions (Boyle en Angleterre, Leibniz en Allemagne). Le plus dure n’est pas de dessaler l’eau de mer mais de la rendre consommable. Chaque expédition de plusieurs mois se conclue par une hécatombe.

C’est en 1763, avec un essai intitulé Les moyens de dessaler l’eau de mer que le docteur Poissonnier, annonce avoir inventé une machine distillatoire qui dessale l’eau de mer… et la rend buvable. Un grand nombre de personnalité acceptent de se prêter au jeu en gouttant l’eau sortie de la machine de Poissonnier. La conclusion est unanime : cette eau est dessalée et tout à fait potable. Son appareil est simple : Il est composé d’un tonneau et d’un alambic. L’eau de mer arrive dans le tonneau à l’aide d’une pompe. Elle passe ensuite dans un serpentin en étain placé dans le tonneau. Une source de chaleur sous l’alambic permet de la distiller et de la purifier. Un récipient placé sous l’alambic reçoit l’eau buvable. Cet appareil peut être utilisé en pleine mer car le tangage n’altère en rien son utilisation.