Description
Ce parler traditionnel, immémorial, à la saveur pittoresque, s’est progressivement éteint au cours du siècle écoulé. Les langues, on le sait, ne sont pas une matière inerte, figée. Elles naissent, rayonnent, évoluent et parfois dépérissent. Elles quittent alors le domaine du vivant pour entrer dans celui du patrimoine. Comme tel, il convient de les préserver, de les sauvegarder, faute de quoi elles seront à jamais perdues. Le Petit Dictionnaire des expressions franc-comtoises illustrées de Bruno Heckmann (journaliste à l’Almanach Comtois) s’insère dans cette vaste et précieuse entreprise, à sa manière, modeste et instructive. Modeste, car l’opuscule ne prétend pas à l’exhaustivité ; instructive, car la variété des thèmes abordés – de la vie domestique aux travaux de la ferme et des champs, de la flore et la faune aux petits métiers – fait revivre un quotidien révolu, sans jamais tomber dans une nostalgie pleurnicharde. D’autant plus que certaines de ces expressions, telles des rescapées d’un monde perdu, sont encore bien vivantes dans le langage courant d’aujourd’hui !
Écrit d’une plume vive volontiers empreinte d’humour, à l’image des illustrations qui agrémentent l’ouvrage, ce dictionnaire est à mettre entre les mains de toutes les générations. Les plus anciennes y retrouveront, telle une Madeleine de Proust, un peu de leur jeunesse ; et les plus jeunes une partie de ce qui fonde l’identité comtoise.
drapeaux : langes, couches du bébé. « Le chioni a encore mouillé ses drapeaux, il faut que j’aille le changer ». Syn. : passot.
gros : très, beaucoup. Dans le parler comtois, l’adjectif est utilisé en tant qu’adverbe. « Une telle proposition ne se refuse pas. Tu as gros bien fait de l’accepter » ; « Quand elle l’a quitté, ça lui a fait gros mal ».
que oui ! : bien sûr, assurément, effectivement. « – Est-ce vrai que les Comtois disent que oui pour accentuer une réponse affirmative ? – Que oui ! – Mais disent-ils aussi l’inverse, à savoir que non ? – Que oui ! ».
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