L’année 1930 vit la naissance de l’Aéro-club du Dauphiné (qui existe toujours au Versoud) et la création de l’aérodrome de Moirans. Celui-ci était situé près du quartier des Iles, le long de la voie ferrée Grenoble-Lyon. Ouvert à la circulation aérienne publique, sa piste était « en herbe » et non en dur, comme d’ailleurs toutes les pistes des aérodromes de l’époque (y compris le Bourget). Notons que l’on décollait toujours face au vent.
Les deux premières années furent marquées par l’ouverture d’une ligne aérienne commerciale Paris-Dijon-Grenoble (Moirans)-Cannes, assurée par la Société des Transports Aériens Rapides (STAR), avec des avions Fokker (10 places) ou Nieuport (4 places). Un accident mortel au col de Lus-la-Croix-Haute devait cependant mettre fin à cette exploitation.
L’activité de l’Aéro-club du Dauphiné se développa à partir de 1932, avec une flotte de petits avions d’école et de tourisme (biplaces Potez 36 et triplaces Potez 43 et 58).
La construction de l’aérodrome Jean Mermoz à Grenoble Echirolles, ouvert en 1936, entraînera la désaffection progressive de Moirans qui ne servira plus que pour des escales ou comme terrain d’entraînement du 35e Régiment d’aviation basé à Lyon Bron.
Toutefois, en cette même année 1936, un concessionnaire de Potez sous l’enseigne « Potez Aéro-Service » (PAS) devait s’y installer, mais son activité, consistant à promouvoir, vendre et entretenir les avions légers de cette marque, fut de courte durée. La superbe carte postale que nous présentons grâce à l’aimable obligeance de M. Pierre Courrier, amateur passionné d’aéronautique, nous montre le hangar de l’aérodrome avec trois avions Potez et, au fond, un « grand tourisme » Fatman 402.
En 1942, après l’occupation de la zone libre par les Allemands (en fait à Grenoble par les Italiens), le terrain de Moirans fut labouré pour interdire tout atterrissage et ne sera jamais remis en service. Un bois en couvre aujourd’hui une partie.