Un sujet sur le gâteau aux noix est d’abord l’occasion d’évoquer la fameuse Noix de Grenoble. La plus ancienne AOC fruitière de France, obtenue dès 1938, est un des produits les plus renommés du terroir dauphinois. Son aire géographique couvre 7000 ha, s’allongeant le long des rives de l’Isère, depuis le Haut-Grésivaudan jusqu’au Royans. Soit 261 communes réparties entre trois départements (184 en Isère, 48 dans la Drôme et 29 en Savoie). Le cœur de la plus grande noyeraie d’Europe est concentré dans la basse vallée de l’Isère, autour de Vinay, Tullins, Saint-Marcellin. Les vergers du Bas-Grésivaudan s’échelonnent entre la plaine et les collines jusqu’à 800 mètres d’altitude. La qualité naturelle des trois variétés cultivées – franquette, mayette et parisienne – alliée au savoir-faire des 900 nuciculteurs a fait de la Noix de Grenoble une référence mondiale. La production avoisine les 10 000 tonnes annuelles – avec des variations d’une année à l’autre. La majorité est destinée aux marchés étrangers, en Europe mais également en Amérique du Nord.
Saviez-vous qu’au Québec, noix de Grenoble est le terme générique désignant toutes les variétés de noix, qu’importe leur origine ?
Originaire d’Orient, la noix a été introduite en Occident par les Romains. Au moyen-âge, les noyers sont déjà bien présents sur les bords de l’Isère. Le climat, ni trop chaud, ni trop sec, leur est particulièrement propice. Certaines redevances seigneuriales étaient réglées en setiers de noix (le setier est une ancienne mesure pour les céréales et les produits secs). Les dérivés issus de la culture des noyers, en particulier l’huile de noix, faisaient l’objet d’un commerce intense et fournissaient un complément de revenus aux paysans.
De secondaire, cette culture va prendre une place prépondérante à la fin du XIXe siècle. Dans le Bas-Grésivaudan dominaient alors la vigne (en témoigne le nom de Vinay) et la culture du ver à soie. Mais la crise du phylloxera et la maladie du mûrier leur portent un coup fatal. La nature ayant horreur du vide, sur les terres en friche sont plantés des noyers. Ils vont être une planche de salut pour la paysannerie locale et la source d’une nouvelle prospérité. Les nuciculteurs s’organisent pour défendre et promouvoir cette production, commercialisée sous le nom de « Noix de Grenoble ». Certains auraient préféré celui de « Noix de Vinay », correspondant davantage à la zone de production, mais le nom fut jugé moins vendeur ! Dès le début, une grande partie de la production est destinée à l’exportation, favorisée par le chemin de fer.
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Après la récolte, en octobre, et le séchage des fruits (une quinzaine de jours) les familles se retrouvaient lors des longues veillées dans les fermes dauphinoises pour la mondée. À la lueur de l’âtre, chacun se munissait d’une mazette, un petit maillet en bois à l’extrémité clouté, et cassait les noix sur une lauze, une tuile creuse retournée sur la cuisse. On séparait ensuite les cerneaux blonds et dorés des morceaux de coquille.
Aliments de base des populations, les noix entraient dans de multiples préparations. De l’huile, bien sûr, du vin, de la confiture, pain, galette et, bien sûr, le fameux gâteau de noix ! Cette recette traditionnelle du monde paysan a peu à peu conquis les tables grenobloises au début du XXe siècle, avant de faire le bonheur des pâtissiers. Le gâteau aux noix est aujourd’hui un emblème de la gastronomie dauphinoise.
Pour en savoir davantage, on ne saurait que conseiller la visite du Grand Séchoir de Vinay. Cette Maison du Pays de la Noix retrace l’histoire de ce petit fruit à la grande réputation.
Ingrédients
- 4 oeufs
- 150g de sucre
- 50g de beurre
- 3 cuillères de crème fraîche
- 125g de noix broyées et réduite en poudre
- 125g de farine
- 1 paquet de levure
Préparation en 4 étapes
Étape 1
Dans un saladier, fouetter 4 œufs avec 150 gr de sucre.
Étape 2
Ajouter 50 gr de beurre fondu et 3 cuillères de crème fraîche.
Étape 3
Incorporer 125 gr de noix broyées et réduites en poudre, puis 125 gr de farine et 1 paquet de levure.
Étape 4
Bien mélanger et verser dans un moule beurré et fariné. Cuire à four moyen (180°) pendant 40 mn.
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